La restauration hydromorphologique, c’est quoi ?

La restauration hydromorphologique, c’est quoi ?

Depuis 2000, la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) donne des objectifs de résultats ambitieux en termes d’état, de potentiel écologique des rivières et de continuité écologique. Or les états des lieux réalisés sur notre territoire ont mis en évidence que pour un grand nombre de masses d’eaux de surface, le principal obstacle au bon état écologique est un problème de qualité physique des rivières (berges et lit mineur) et donc de qualité des habitats.

Les rivières de l'Angoumois, des milieux fragilisés

Nous pouvons rappeler qu’un cours d’eau en bon état permet de répondre à une multitude de fonctions et d’usages : qualité de l’eau, qualité paysagère et intérêt récréatif, qualité écologique, bon fonctionnement hydraulique (expansion des crues), etc.

Ce bon fonctionnement hydromorphologique peut être caractérisé par une grande diversité de faciès (nature du fond du lit), des berges naturelles, des alluvions mobiles, une ripisylve variée, des annexes hydrauliques et surtout une dynamique la plus libre possible.

Cette dynamique est constitutive d’une diversité d’habitats indispensables à la faune et la flore aquatique et rivulaire.

Avant toute action, comprendre la rivière

Avant toute action de restauration d’une rivière, un état des lieux/diagnostic est réalisé afin de comprendre pourquoi nous observons tel ou tel dysfonctionnement :

    • A quel type de cours d’eau ai-je affaire ?
    • Quelles interventions humaines a-t-il subies ?
    • Quels sont les dysfonctionnements induits et observés ?
    • La situation est-elle réversible ?
    • Que puis-je espérer recréer à partir de cette situation ?
    • Quel est le type d’intervention possible parmi les différentes techniques de restauration existantes ?
    • Le cours d’eau peut-il se restaurer lui-même ?
    • Quels effets bénéfiques puis-je attendre des mesures proposées ?
    • Quels risques ai-je de ne pas atteindre les objectifs de restauration ?
    • Quelle est la période la plus favorable pour engager des travaux de restauration ?
    • Quels sont les indicateurs de suivi de la réalisation proposée à mettre en place ?

Nos actions de restauration hydromorphologique

Pour faire suite aux diagnostics posés et aux enjeux de notre territoire, toute une panoplie d’actions sont envisagées afin de répondre aux problématiques. Ces actions sont regroupées au sein de Plans Pluriannuels de Gestion (PPG) d’une durée de 10 ans. Chaque bassin versant est doté ou se verra doté d’un PPG.

Plusieurs outils sont à notre disposition pour restaurer les cours d’eau (extraits OFB) :

Le reméandrage

Le reméandrage

Le reméandrage consiste à remettre le cours d’eau dans ses anciens méandres ou à créer un nouveau tracé avec des variations de fond pour lui redonner une morphologie sinueuse se rapprochant de son style naturel.

Cette action est réalisée avec un apport de matériaux dans le lit mineur (mélange silico-calcaire) et par la reprise des berges (enlèvement des merlons de curage possible).

Exemples d’actions sur notre territoire

La restauration du gabarit du cours d’eau

La restauration du gabarit du cours d’eau

La restauration du gabarit du cours d’eau consiste à recréer, dans le lit mineur, des alternances de courant et de faciès.

Ces alternances sont réalisées par l’apport de matériaux graveleux (silico-calcaire) sous forme de radiers ou de banquettes, minérales ou végétales.

L’idée ici est de contraindre les écoulements et d’impulser une dynamique de flux.

Exemples d’actions sur notre territoire

La remise en fond de vallée

La remise en fond de vallée

Remettre un cours d’eau perché dans son fond de vallée (talweg) consiste à le replacer en point bas pour le reconnecter à son espace fonctionnel (habitats humides, annexes hydrauliques, nappe d’accompagnement…).

Cette action s’accompagne souvent du comblement de l’ancien lit artificiel. Les techniques de reméandrage et de restauration du gabarit du cours d’eau sont employées dans le cas de la création du nouveau lit mineur.

Exemples d’actions sur notre territoire

La remise à ciel ouvert

Remettre un cours d’eau à ciel ouvert permet à ce dernier de retrouver toutes ses fonctionnalités. Cela permet de rétablir les échanges air / eau, le passage de la lumière, le lien avec les berges et les espaces attenants et de valoriser le paysage et y attribuer une valeur récréative. En milieu urbain, cette opération permet aux habitants de se réapproprier la rivière et de réduire les problèmes d’inondation liés à la saturation du tronçon couvert.

Plusieurs projets sont à l’étude, mais nous n’avons pas encore de réalisation à vous faire découvrir…

Quelques chiffres

      • Taille de rééquilibrage ou abattage des arbres instables si et seulement s’ils présentent un risque pour vous ou qu’ils risquent de chuter dans le cours d’eau.
      • Recépage de quelques arbres pour permettre ponctuellement quelques percées de lumière sur le cours d’eau.
      • Enlèvement des embâcles mobiles s’ils risquent de partir avec le courant et de causer des dégâts (notamment si votre parcelle est située à proximité d’un pont), s’ils risquent de causer des débordements préjudiciables aux biens ou aux personnes ou s’ils causent un danger pour la navigation des canoës-kayaks.
      • Retrait des végétaux exotiques envahissants. Attention, leur élimination nécessite des précautions pour ne pas amplifier ou déplacer le problème. Si vous constatez la présence de plantes envahissantes sur votre terrain, faites un signalement au SyBRA qui vous donnera la marche à suivre.
      • Ne pas disposer de déchets sur les berges et le fond du lit : les évacuer en déchetterie.
      • Plantation de nouveaux arbres et arbustes d’essences diverses et locales adaptées au bord du cours d’eau. L’entretien régulier n’est pas soumis à une procédure réglementaire particulière, sauf si la végétation est classée (arbre remarquable, espace boisé classé…).
Entretenir son cours d'eau

Le volet réglementaire

Indispensable avant toute action sur les milieux aquatiques, la phase réglementaire est une étape importante et préliminaire aux travaux.

1

État des lieux terrain

2

Diagnostic partagé

3

Proposition d’actions

4

Choix des actions et mise en place d’un calendrier

5

Instruction du dossier loi sur l’eau

6

Enquête publique

7

Arrêté préfectoral validant les travaux d’intérêt général

8

Choix des entreprises, travaux en interne

9

Rencontres aves les élus des communes concernées

10

Rencontres aves les propriétaires des secteurs de travaux (année n)