LA BOËME

La Boëme est longue de 22 km sur son axe principal mais possède de nombreux bras et biefs de moulins, augmentant ce linéaire à 47 km. La Boëme passe de 1 m de large en amont à 5 m en aval

Situation

La longueur du drain principal est d’environ 23 km pour une pente moyenne faible de l’ordre de 0,40 % (entre 121 et 28 m de dénivelé).
Situé à une dizaine de kilomètres d’Angoulême, le bassin versant présente une urbanisation plus importante dans sa partie aval, notamment avec les communes de Nersac et de La Couronne, mais il reste rural pour les ¾ de sa superficie.

Le cours de la Boëme a fortement été modifié depuis de nombreuses années. En effet, sur les 47 km du cours de la Boëme en compétence syndicale, 43.5 % soit 20.21 km sont des biefs représentant un linéaire artificiel conséquent.
D’autre part les politiques passées étaient d’évacuer au maximum les eaux et de limiter toutes inondations. Le cours principal a donc lui aussi subit de nombreuses modifications. Les nombreux curages et rectifications du lit, ont incisé de façon significative les fonds du cours, appauvris la granulométrie et favorisé les érosions de berge.

La Boëme - Bassin versant

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La Boëme - Bassin versant

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Linéaire

23 km

Débit

1m3/sec

Dernière crue

35m3/sec

Profondeurs

Mini : 0,5m | Maxi : 3m

Aménagements

Carte occupation du sol - La Boëme

La tête du bassin versant de la Boëme est constituée d’une dizaine de petits talwegs, drainant tous des ruisseaux constituant à leur confluence, le lit de la rivière Boëme, à hauteur du bourg de CHADURIE.

La vallée de la Haute Boëme, très humide, très étroite, reste jusqu’à NANTEUILLET une des parties les plus sauvages.

Peu avant le village de NANTEUILLET, commune de VOULGEZAC, la Boëme reçoit les apports du Ruisseau des Tempes, venant des abords de CHARMANT et de la Fontaine Robert.

Le réseau hydrographique s’étale ensuite jusqu’à MOUTHIERS sur les alluvions tourbeux du quaternaire, entre les falaises calcaires du turonien d’aire secondaire qui caractérisent également les bassins voisins : CHARRAUD, CLAIX, ANGUIENNE, EAUX CLAIRES.

La « vieille mère » est ici alternativement dérivée pour alimenter les biefs de plusieurs moulins.

La rivière traverse après avoir reçue l’apport de l’importante source des Forges, la commune de MOUTHIERS.

Au village de LA ROCHANDRY, un répartiteur en maçonnerie dérive les eaux respectivement en rive droite et gauche de la vallée de manière à alimenter la Grande et Petite Boëme.

Ce partiteur attribue les 2/3 du débit de bassin versant à la Grande Boëme.

La Petite Boëme traverse une zone très marécageuse de tourbières et alimente les communes de ROULLET ST ESTEPHE et LA COURONNE.

Le cours originel quant à lui, traverse la Grande Prairie, zone marécageuse, vestige d’un ancien lac de faible profondeur, progressivement remblayé par alluvionnement mais aussi par la formation des tourbes. La « vieille mère » se présente ici sous la forme d’un drain rectiligne, créé à l’occasion des travaux engagés par le syndicat.

Les Grande et Petite Boëme, ouvrages artificiels, vont transiter le débit capté au répartiteur et alimenter une chaine de moulins, sur environ 5 km de vallée, jusqu’au pont des tables sur la commune de LA COURONNE.

Entre VOULGEZAC et NERSAC, ce qui représente environ 15 km de vallée, le lit de la Boëme a été aménagé par l’homme depuis très longtemps. Les biefs de moulins, cours hauts et artificiels étaient jadis alimentés en priorité afin d’assurer la motricité des chutes, équipées de roues ou bien il y a encore quelques années, de turbines hydroélectriques.

Après avoir franchi la RN10, la rivière est de nouveau partagée entre « vieille mère » et biefs de moulins. Le débit du cours d’eau reste néanmoins orienté en priorité vers les usines traversées.

En raison de l’histoire de ces aménagements, le réseau hydrographique de la Boëme comprend sur la commune de NERSAC environ 80 % de cours artificiels. Ce profond remaniement de la rivière résulte de l’activité des anciens moulins et de la présence de leurs biefs d’amenée et de leurs bras de décharge.

La dérivation des eaux vers les biefs est maintenue par des ouvrages fixes ou mobiles. Ces installations sont actuellement conçues de manière à favoriser les écoulements vers les moulins, seul l’excédent du débit d’équipement du bief est destiné à être déchargé vers la « vieille mère ». Cette situation artificielle est hydrauliquement instable. Pendant des siècles, un fragile équilibre s’est maintenu tant bien que mal entre les souhaits des riverains et avec les propriétaires de moulins ou usines, ces derniers effectuant alors l’entretien des ouvrages dans toute l’emprise du remous dû à la retenue des eaux.

L’évolution socio-économique de la vallée de la Boëme, induisant l’abandon progressif de la réalisation des travaux d’entretien par les intéressés, a entrainé la rupture de l’équilibre du réseau hydrographique, déjà complexe et fragile.

Carte occupation du sol - La Boëme

Les conséquences de cette situation sont nombreuses et on assiste en particulier à :

  • un évasement important des biefs et à une infiltration des eaux à travers leurs endiguements,
  • à une reprise de l’écoulement naturel à travers les ouvrages effondrés, vers les canaux de décharge et les ponts qui les franchissent dont le débouché hydraulique devient insuffisant,
  • à l’impossibilité de décharger en période de hautes eaux certains secteurs de biefs (appareils de levage des vannes bloquées ou disparues),
  • à un abaissement excessif des plans d’eau en amont des ouvrages qui ne sont plus étanches,
  • à l’assèchement de certains canaux de fuite (partie aval des coursiers moteurs) qui du fait du rejet d’effluents domestiques deviennent aussi source de nuisance,
  • enfin, à un réchauffement des eaux donc à une pollution thermique, incompatible avec la vocation piscicole de la Boëme (cours d’eau classé en 1ère catégorie piscicole).

Il faut noter d’autre part, que l’état du cours d’eau (encombrement, impossibilité d’accès) préoccupe d’autres catégories « d’usagers » : pêcheurs, promeneurs ou habitants du bassin.

La Boëme en images

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