La Grassette

Mais qui est cette grassette ?

Communément appelée Grassette, la Truite fario présente sur la Touvre bénéficie d’un milieu riche en habitats donc en nourritures. Elle se repait à longueur d’année de gammares (petits crustacés d’eau douce), éphémères et autres trichoptères ce qui lui donne cet aspect grassouillet et lui permet de se développer à vitesse grand V.

Reproduction et vie du poisson

Sur la Touvre, la reproduction de la Truite fario débute, selon les conditions hydrologiques, début janvier pour s’achever pour les plus retardataires début avril.

Pour se reproduire, la truite fario a besoin d’un support (substrat) sous la forme de galets qu’elle va gratter pour créer un dôme au creux duquel la femelle va déposer ses œufs et le mâle déverser sa laitance. Le « nid » confectionné sera défendu ardemment par les mâles.

Ces zones de frai ont besoin d’un courant constant afin de bien oxygéner les œufs et d’une eau limpide afin de ne pas colmater les galets de la frayère. Une fois éclos, les jeunes alvins restent quelques temps sur la frayère puis vont trouver refuge dans les zones de nourrissage.

Chaque année, certaines truites de la Touvre parcourent plusieurs kilomètres afin de rejoindre leur site de reproduction. Ainsi, un affluent de la Touvre comme le Viville (commune de Champniers), est investi dès le début de l’hiver par des dizaines de truites de la Touvre et devient l’un des ruisseaux « pépinière » charentais les plus prolifiques.

Contrairement à de très nombreux cours d’eau français, la Touvre permet aux truites, de part sa faible variation de température (14 °C aux résurgences à 19 °C en aval), de se développer toute l’année. Là où sur les autres cours d’eau les truites marquent une baisse d’activité de nourrissage en hiver, la grassette continue tout naturellement sa croissance. Cela lui confère une taille mannequin assez particulière.

  • Truite de 1 an : entre 10 et 15 cm
  • Truite de deux ans : entre 20 et 30 cm
  • Truite de trois ans : entre 30 et 50 cm
  • Truite plus âgée : jusqu’à 65, 70 voir 80 cm….et ces poissons ne sont pas aussi rares que l’on pourrait le croire…

Habitats, caches et vie quotidienne du poisson

La grassette profite durant de nombreux mois de l’exubérante végétation aquatique présente sur la Touvre. Cette végétation aquatique est en quelque sorte le garde-manger des truites.

En effet, de nombreux invertébrés aquatiques s’y développent (gammares, trichoptères…) et apportent ainsi une nourriture riche et ce, à longueur d’année. Ces végétaux constituent également un formidable abri aux poissons, mais aussi un poste pour l’affut.

Car la truite est un chasseur hors paire et il n’est pas rare de voir ce poisson « moucher » et faire des cabrioles hors de l’eau lors de ses moments de chasse.

La pratique de la pêche

La Touvre est classée en première catégorie piscicole :

  • Pêche à une seule ligne

Types de pêche généralement observés sur la Touvre :

  • Leurres, cuillère, poisson nageur
  • Pêche à la Mouche
  • Pêche au toc
  • Marche dans la Touvre interdite certaines périodes

La Touvre est une rivière difficile à pêcher (végétaux aquatiques) mais surtout, les truites fario sont très délicates à capturer. Il n’est pas rare d’être obligé de changer deux ou trois fois d’appâts pour qu’une de ces dames daigne venir voir votre hameçon et même si elle se décide….la partie est loin d’être gagnée….

Le suivi des frayères

Chaque année, l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), en collaboration avec la fédération des pêcheurs de la Charente et la SIAHPT, effectue un suivi des frayères présentes sur la Touvre.

Ce suivi est réalisé lors de prospections visuelles des sites puis cartographié. Cela permet de voir l’évolution (positive ou négative) des sites de reproduction.

Actuellement et depuis quelques années, le suivi des frayères montre une augmentation significative des sites de frayères.